La réécriture des règles en matière d’asile : la victoire d’un chantage

Commentant les rapports selon lesquels la Commission européenne doit autoriser les États membres à suspendre les droits des demandeurs d’asile, le Secrétaire Confédéral de la CES, Ludovic Voet, a déclaré :

« Suspendre les protections en matière d’asile en Europe serait non seulement une erreur morale, mais représenterait aussi une capitulation totale face aux tactiques de chantage exercées par la Biélorussie et ses alliés. 

« L’approche militariste adoptée par l’UE face à la crise humanitaire à sa frontière a fait le jeu du régime de Loukachenko et une réécriture des droits fondamentaux sous pression ne servirait qu’à encourager davantage les acteurs hostiles à utiliser des personnes vulnérables comme arme pour faire pression sur l’Europe. « La suspension de la liberté de la presse engage également l’Europe sur un terrain glissant ; il importe plus que jamais que les journalistes puissent se rendre librement sur zone.  

« La réaction de l’UE et des États membres à l’arrivée des migrants ne peut être le déploiement de gardes-frontières, de murs et de barbelés, ni la détention ou l’expulsion de ces migrants. L’UE doit faire ce qu’elle aurait dû faire dès le départ, c’est-à-dire organiser l’accueil de ces personnes dans le respect de leurs droits, les accompagner dans leur demande d’asile ou de protection internationale et les répartir entre tous les États membres.

« La réaction de panique de l’UE face à ce problème surmontable montre une fois de plus la nécessité d’adopter une politique migratoire cohérente fondée sur les droits de l’homme et la responsabilité partagée. Plutôt que d’ériger des murs toujours plus hauts faisant de l’Europe une forteresse, nous avons besoin de plus de voies légales en matière de migration de main-d’œuvre qui garantissent la fin de l’exploitation des migrants sans papiers par des employeurs dénués de scrupules. »

Barbed wire fence
06.12.2021
Communiqué de presse