L'UE veut mettre fin aux happy hours illimités pour les plateformes

En réponse à la proposition de directive de la Commission européenne sur les conditions de travail dans le secteur des plates-formes, Ludovic Voet, Secrétaire confédéral de la CES, a déclaré :

"Pendant trop longtemps, les entreprises de plateformes ont réalisé d'énormes profits en esquivant leurs obligations les plus fondamentales en tant qu'employeurs, aux dépens des travailleurs, des employeurs traditionnels et des services publics sous-financés. Le laisser-faire pour Uber, Deliveroo et Amazon Mechanical Turk et de leurs acolytes touche enfin à sa fin.

"La Directive proposée garantit simplement que les travailleurs auront désormais accès à des droits, comme les congés payés et les indemnités de maladie, qui sont la norme pour les autres travailleurs depuis près d'un siècle. Un contrat sûr avec des salaires garantis donnera aux travailleurs beaucoup plus de liberté que le travail indépendant fictif, qui ne laissait pas le choix aux travailleurs d'attendre sans être payés entre deux tâches ou de continuer à travailler lorsqu'ils étaient malades. La Directive peut également garantir que les véritables indépendants soient protégés de la subordination par les plateformes.

"Cette directive apporte des garanties attendues depuis longtemps pour les travailleurs qui ne seront plus obligés de poursuivre une multinationale en justice pour obtenir quelque chose d'aussi élémentaire qu'un contrat de travail. Elle offre également des conditions de concurrence équitables aux entreprises traditionnelles qui étaient confrontées à la concurrence déloyale des plateformes.

"Le mouvement syndical peut être fier d'avoir demandé avec force, au cours des deux dernières années, une présomption de salariat et le renversement de la charge de la preuve. Après avoir été soutenues par le Parlement européen, ce sont les options qui ont été jugées les plus efficaces par l'analyse d'impact de la Directive.

"Cependant, il semble que certaines plateformes aient réussi leur lobbying dans les couloirs car la Directive fixe toujours des critères pour activer la présomption d'emploi, ce qui pourrait aller à l'encontre de son objectif. En pratique, les critères pourraient légitimer une certaine subordination des travailleurs indépendants, ce qui irait à l'encontre de l'objectif de la Directive. Les négociations à venir devraient permettre de résoudre ce problème.

"Les entreprises de plateformes devraient cesser de colporter des mythes sur les pertes d'emplois dans un effort désespéré pour sauver un modèle économique défaillant. Si elles se soucient vraiment de leurs travailleurs, elles devraient se mettre autour de la table avec les syndicats et s'engager dans des négociations collectives comme tous les autres employeurs responsables."

Notes

Les dirigeants syndicaux et les députés européens donneront leur réaction à la publication de la directive lors d'un événement en ligne à partir de 15h CET aujourd'hui. L'événement peut être suivi en direct sur les pages Twitter et Facebook de la CES.

Participants : Agnes Jongerius MEP, Leila Chaibi MEP, Kim van Sparrentak MEP, Ludovic Voet, Secrétaire confédéral de la CES, Oliver Roethig, Secrétaire régional d'Uni Europa, Livia Spera, Secrétaire générale de l'ETF et Kristjan Bragasson, Secrétaire général de l'EFFAT.

 

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09.12.2021
Communiqué de presse