Bruxelles, 03–04/12/2008
Le Comité exécutif, représentant toutes les organisations membres de la CES, a adopté une Résolution sur un programme européen de relance (110Kb PDF). Cette résolution se focalise sur la protection des emplois et des salaires, contre la dépression et la déflation, et enfin sur les négociations collectives et les retraites. Il est aujourd’hui très clair que les marchés ne résolvent pas tout et que dans les circonstances actuelles, un engagement public visible est nécessaire pour une meilleure gouvernance économique et une meilleure organisation de la solidarité entre les sociétés européennes.
Les perspectives de croissance économique en 2009 et au-delà sont alarmantes. La situation économique se détériora probablement, et elle ne s’améliorera que si la manière de penser change radicalement : loin de la notion réconfortante mais irréaliste du retour au « business as usual », nous avons besoin d’une nouvelle réalité économique basée sur les personnes, l’innovation et le développement durable. Nous avons également besoin d’une revalorisation du rôle du gouvernement dans la régulation des marchés, le service public et dans la lutte contre les inégalités des salaires.
Plan européen de relance
La résolution de la CES part du principe qu’une dimension européenne forte est indispensable. Une coordination européenne est nécessaire afin d’éviter que des plans d’action nationaux isolés ne renvoient à des politiques de « chacun pour soi ». L’engagement européen est également essentiel afin d’assurer le financement du plan de relance européen en offrant un accès plus large aux marchés mondiaux des capitaux à des taux d’intérêt plus abordables et en contrôlant davantage la concurrence fiscale, ce qui renforcerait ainsi la possibilité des États membres de générer des revenus des impôts.
Dans sa résolution, la CES appelle les chefs d’État et de gouvernement à mobiliser leur force et à agir de concert. La CES préconise les mesures décrites ci-dessous, devant éviter que l’économie réelle s’engage dans une spirale descendante et engendrer un redressement de l’économie. Le plan de la CES est basé sur cinq piliers :
• des mesures d’urgence à très court terme de l’ordre de 1% du Produit intérieur brut (PIB) pour maintenir l’activité économique; la priorité devrait être de renforcer la sécurité sur les marchés du travail gravement bouleversés en ce moment ;
• un « new deal écologique » comprenant des investissements publics d’une valeur de 1% supplémentaire du PIB dans le but de renforcer le potentiel de croissance de longue durée de l’économie ;
• une action européenne en faveur d’une politique de redistribution assurant plus de justice sociale, contre la concurrence en matière fiscale afin de s’assurer que les États membres aient les moyens financiers d’intervenir et de corriger les manquements du marché sans endommager la durabilité à long terme des finances publiques;
• une re-régulation accélérée des marchés financiers pour éviter à tout jamais que la crise que nous connaissons ne se reproduise ;
• s’assurer que les travailleurs soient traités de façon équitable et améliorer leurs droits. La CES ne veut pas de réformes structurelles encourageant le « licenciement facile » et les longues heures de travail – comme par exemple, les propositions du Conseil européen dans la révision de la Directive sur le temps de travail. Les systèmes de négociation collective doivent être renforcés pour éviter l'effet domino des salaires déflationnistes.
La résolution de la CES
Pour télécharger la Résolution de la CES sur un Programme européen de relance – Protéger les emplois et les salaires contre la dépression et la déflation, défendre les salaires, les négociations collectives et les retraites, cliquez sur l'icône ci-dessous.