La CES condamne les persécutions à l'encontre de militants syndicaux et de la société civile en Turquie - 502 personnes se retrouvent devant les tribunaux à la suite d'une manifestation contre les réformes du système éducatif qui a eu lieu il y a deux ans

La Confédération européenne des syndicats (CES) condamne fermement le harcèlement permanent de syndicalistes et de militants de la société civile en Turquie à la suite d’audiences concernant plus de 500 personnes ayant participé à une manifestation contre des réformes du système éducatif en mars 2012.

En effet, pas moins de 502 personnes, syndicalistes pour la plupart, ont été convoquées au tribunal d’Ankara le 13 janvier dernier pour avoir pris part, il y a deux ans, à une manifestation contre les réformes du système éducatif proposées par le Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan.

La première audience de cette affaire impliquant 502 personnes, y compris le Président de la Confédération des syndicats des fonctionnaires publics (KESK) et d’autres membres de cette organisation, s’est tenue à Ankara dans un climat de haute tension. Les militants, dont le nombre élevé relève du jamais vu lors d’un procès, ont été brutalement arrêtés par la police lors d’un rassemblement dont l’objectif était d’exprimer leur opposition démocratique envers un nouveau système éducatif qu’ils considéraient comme dogmatique et ségrégationniste.

Une délégation internationale de syndicalistes, y compris des membres de la CES et de la Confédération syndicale internationale (CSI), a assisté au procès pour soutenir les accusés et montrer son opposition au gouvernement turc dans sa campagne visant à brider le mouvement syndical.

La CES insiste sur le fait que les accusés doivent être immédiatement libérés mais elle en appelle avant tout au gouvernement turc à mettre fin aux violations des droits syndicaux et des droits de l’homme dans le pays.

Dans le cadre de la candidature de la Turquie à l’adhésion à l’UE, la CES rappelle au gouvernement turc qu’une limitation des droits en matière de liberté d’expression, de rassemblement, d’organisation des travailleurs et de négociations collectives est contraire à de nombreux articles et principes du Traité de l’Union européenne, de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, de la Convention européenne des droits de l’homme et des conventions de l’Organisation internationale du travail.