La Confédération européenne des syndicats (CES) a profité d’une réunion avec la Commissaire européenne aux affaires intérieures pour demander que les milliers de personnes déplacées bloquées à la frontière entre la Turquie et la Grèce bénéficient d’une protection.
Lors d’une rencontre avec Ylva Johansson aujourd’hui, le Secrétaire général de la CES, Luca Visentini, a plaidé pour que l’UE traite la situation comme étant une urgence humanitaire plutôt qu’une menace pour ses frontières et qu’elle mette fin aux violences injustifiables envers les réfugiés.
La CES estime que l’UE et ses États membres ont la responsabilité de protéger ces personnes vulnérables qui ont fui la guerre en Syrie et doivent leur offrir une protection temporaire comme le droit européen le prescrit*.
La CES pense également que cette situation montre une fois de plus que le gouvernement turc actuel n’est pas un partenaire éthique et fiable pour une coopération en matière de migration. La Commission devrait dénoncer l’accord de 2016 avec la Turquie et trouver une nouvelle solution au plan international pour empêcher que 3 millions de personnes déplacées dans le pays fassent les frais d’un chantage politique.
Suite à cette réunion, le Secrétaire général de la CES a déclaré :
« Le gouvernement turc n’a jamais été un partenaire fiable et éthique dans la coopération liée au questions de migration et d’asile comme le prouve la situation désastreuse à la frontière grecque. Celle-ci a encore été aggravée du fait de la violence de la réponse des autorités grecques qui doit immédiatement cesser. »
« Il est temps de commencer à traiter cette situation à travers une approche humanitaire plutôt qu’une question de sécurité des frontières. Les personnes qui s’y pressent ont été déplacées en raison de la guerre et ont besoin de protection dans des conditions qui respectent leurs droits humains et leur dignité. »
Et le Secrétaire confédéral de la CES, Ludovic Voet, d’ajouter :
« L’UE doit user des moyens dont elle dispose déjà pour assurer la sécurité des réfugiés tout en redoublant ses efforts en faveur de la paix au Moyen-Orient de sorte que les personnes déplacées puissent enfin envisager avec confiance un retour volontaire dans leurs foyers. L’UE doit montrer ce que représente la solidarité européenne en protégeant les personnes fuyant la guerre plutôt que d’en revenir à l’approche de la forteresse Europe. »
Notes :
La Directive 2001/55 établit des « normes minimales pour l'octroi d'une protection temporaire en cas d'afflux massif de personnes déplacées et des mesures tendant à assurer un équilibre entre les efforts consentis par les États membres pour accueillir ces personnes et supporter les conséquences de cet accueil ».