Commentant le sommet de l’UE qui a lieu aujourd’hui à La Valette, le Secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES) Luca Visentini a déclaré :
- L’UE ne doit pas confier la gestion de la crise humanitaire des réfugiés à la Libye, et
- Dans leurs discussions sur l’avenir de l’UE, les dirigeants européens doivent reconnaître que le taux de chômage élevé, la pauvreté et les inégalités croissantes sont les principales menaces qui pèsent sur sa stabilité.
« Il est déjà assez regrettable que l’UE paie la Turquie pour empêcher les réfugiés d’entrer en Europe. Il ne faudrait pas qu’elle fasse de même avec la Libye. La situation des réfugiés en Libye serait bien pire qu’en Turquie. En outre, obliger les réfugiés à rester en Libye serait ne tenir aucun compte des obligations internationales et du devoir humanitaire de l’Europe. Externaliser la gestion de la crise humanitaire des réfugiés n’est pas la réponse. Fermer la route de la Méditerranée ne ferait que porter plus encore le fardeau de la responsabilité sur l’Afrique sans s’attaquer en rien aux causes profondes de la crise. Je demande avec insistance à l’UE de ne pas faire cela. »
« Je suis extrêmement déçu de constater que le Président Tusk ne reconnaît pas la menace que le taux de chômage élevé, la pauvreté et les inégalités croissantes représentent pour la stabilité de l’UE. Le mécontentement populaire à l’égard de l’Europe et la montée en puissance de politiciens ouvertement racistes seraient enrayés si les citoyens pouvaient percevoir de bonnes perspectives en matière d’emplois de qualité, de salaires décents et de services essentiels corrects tels que logement, santé et éducation pour eux-mêmes et leurs enfants. J’admets qu’il existe d’autres menaces mais il est vraiment important de reconnaître que, bien qu’elle ait peut-être pris fin pour les élites, la crise frappe toujours très durement les travailleurs. »