Bruxelles, 05/07/2011
Le travail domestique est un secteur économique en croissance dans la plupart des pays européens. Les changements démographiques et une espérance de vie plus longue, les heures de travail irrégulières et plus nombreuses, le manque de structures de soins adéquates sont autant de facteurs qui influent sur la demande de travail domestique. Les travailleurs domestiques sont néanmoins souvent exposés aux mauvais traitements et au sous-emploi.
Un rapport publié aujourd’hui par l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne sur les travailleurs domestiques met l’accent sur des inquiétudes déjà exprimées par la CES. Dans de nombreux pays européens, le travail domestique est principalement exécuté par des femmes, pour beaucoup issues de l’immigration ou de minorités ethniques, souvent « illégales » ou sans papier et travaillant pour des ménages de particuliers pratiquement sans aucune protection. Les droits du travail de base tels que périodes de repos, congés payés et congés de maladie leur sont souvent refusés malgré les obligations légales en la matière.
« La Convention de l’OIT est un pas dans la bonne direction pour l’amélioration des conditions de travail des travailleurs domestiques », a déclaré Bernadette Ségol, Secrétaire générale de la CES. « L’Europe a toutefois un rôle important à jouer pour assurer que cela devienne réalité. Nous demandons avec insistance aux pays européens de ratifier rapidement la Convention de l’OIT et d’assurer de meilleures conditions de travail aux travailleurs domestiques, de préférence par le biais d’un cadre de protection négocié collectivement. »
Les syndicats européens suivront de près le processus de ratification de la Convention de l’OIT. La CES, en partenariat avec l’OIT, est actuellement engagée dans un projet à l’échelle européenne intitulé « Promouvoir l’intégration des travailleurs migrants en Europe ».