Priver les travailleurs sans papiers d’accès à l’éducation et aux autres services publics et les empêcher d’y contribuer coûtent aux citoyens européens bien plus que de les y inclure peut-on lire dans une brochure publiée à l’occasion de la Journée internationale des migrants (18 décembre) par la Confédération européenne des syndicats (CES) et Union MigrantNet.
Les estimations du nombre de migrants sans papiers dans l’Union européenne varient de moins de 2 millions à près de 4 millions. On ne sait pas combien d’entre eux sont des travailleurs clandestins.
Ce qui est clair est que les travailleurs sans papiers sont :
- dans l’incapacité de contribuer à l’impôt (sur le revenu), aux systèmes des soins de santé, des pensions et de sécurité sociale ;
- exploités par leurs employeurs qui en profitent en éludant délibérément l’impôt et autres obligations ;
- exclus des soins de santé, de l’éducation pour leurs enfants et de nombreux services publics dans la plupart des pays de l’UE ;
- très vulnérables face à l’exploitation, tant au travail qu’en dehors (par exemple en matière de logement).
« Soutenir les travailleurs sans papiers est un devoir pour les syndicats », explique la Secrétaire confédérale de la CES, Liina Carr, « car il en va de l’intérêt de tous les travailleurs. Tous les travailleurs devraient pouvoir bénéficier des services de santé et autres services publics, des pensions et des allocations sociales mais aussi d’y contribuer. Tous les travailleurs devraient disposer de droits exécutoires en matière de juste rémunération, de temps et de conditions de travail. »
« L’exploitation des travailleurs sans papiers est mauvaise pour eux et pour leurs familles, mauvaise pour tous les travailleurs et mauvaise pour la société. Il est temps de sortir de l’ombre cette armée de travailleurs cachés et de se mobiliser dans l’intérêt de tous. »
La brochure indique également combien de syndicats – y compris en Allemagne, Belgique, France, Irlande, Italie, aux Pays-Bas et en Suède – viennent en aide aux travailleurs ans papiers.
La brochure de la CES « Mobilisation pour les travailleurs sans papiers » appelle l’Union européenne à en faire davantage en faveur des travailleurs migrants sans papiers en ayant recours au Fonds social européen et au Fonds asile, migration et intégration ainsi que par le biais du cycle annuel de coordination des politiques économiques et du futur Socle des droits sociaux. Elle suggère également qu’Eurostat trouve un moyen de chiffrer cette main-d’œuvre cachée et d’aborder ces questions dans des forums tels que le Dialogue européen sur les compétences et les migrations et le Forum européen sur la migration.
La brochure est disponible sur https://www.etuc.org/fr/publications/d%C3%A9fendre-les-travailleurs-migrants-signifie-d%C3%A9fendre-tous-les-travailleurs#.WE_D6fnhCUk