Selon l’enquête européenne sur les conditions de travail publiée aujourd’hui, plus d’un tiers des travailleurs disent avoir des fins de mois difficiles voire très difficiles.
C’est la triste réalité qui se cache derrière le tableau idyllique brossé par la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail qui met l’accent sur une « main-d’œuvre de plus en plus qualifiée et en grande partie satisfaite de son travail ».
Toutefois, l’enquête révèle également que :
- Un travailleur sur 5 « a un emploi de qualité médiocre auquel s’ajoutent des conditions défavorables et les travailleurs… faisant état d’une expérience de vie professionnelle peu satisfaisante. »
- Seul un travailleur sur 4 dispose d’« un emploi sans heurts dans lequel la plupart des dimensions liées à la qualité de l’emploi sont satisfaites ».
Luca Visentini, Secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES) a déclaré : « Les travailleurs européens se battent pour joindre les deux bouts. Avoir un emploi ne garantit plus une vie décente. Faut-il dès lors s’étonner qu’un nombre croissant d’électeurs ne croient plus dans l’Union européenne et les partis politiques traditionnels ? »
« Ces résultats ne font que renforcer la détermination de la CES à lutter pour plus d’investissements publics afin de créer des emplois de qualité et à réclamer une augmentation salariale pour les travailleurs européens afin de combattre la pauvreté et relancer l’économie au profit de tous. Des politiques économiques qui font qu’un tiers des travailleurs connaissent des fins de mois difficiles sont fondamentalement mauvaises et doivent être radicalement modifiées. »
« Nous sommes face à des résultats très inquiétants qui ne peuvent être dissimulés en prétextant que le monde du travail est de plus en plus complexe. En réalité, cette enquête montre que le travail est peu satisfaisant ou peu gratifiant pour un beaucoup trop grand nombre de travailleurs. »
« Le tableau qui ressort de l’enquête européenne sur les conditions de travail montre une insuffisance généralisée en matière d’amélioration des conditions de travail et met en évidence la nécessité d’une approche globale de la lutte contre les inégalités partout en Europe. Les améliorations des marchés et des conditions de travail sont au mieux modestes et inégales. De plus, elles sont balayées par les coûts en hausse constante du logement et par les politiques d’austérité qui entraînent une insécurité pour les travailleurs et leurs familles. »
« Nous devons nous assurer que cette sombre situation ne se détériore pas plus encore du fait du nombre sans cesse grandissant d’emplois précaires et de faux emplois indépendants ainsi que des changements qu’entraîneront la décarbonisation et la numérisation. Nous avons besoin d’une transition juste vers des emplois nouveaux et de qualité. Le futur socle européen des droits sociaux donne à l’UE l’occasion de présenter de nouvelles politiques pour affronter ces problèmes. »