Bruxelles, 12/10/2006
Il y a maintenant six ans que les partenaires sociaux européens ont été consultés pour la première fois sur la nécessité de réviser les systèmes de droit du travail afin de garantir leur conformité avec l'organisation moderne du travail. Et cependant, la Commission n'a toujours pas publié de Livre vert, bien qu'elle l'ait annoncé à plusieurs reprises.
Entre-temps, plusieurs Etats membres ont apporté des réformes à leur droit du travail qui, loin de créer de meilleurs emplois, conduisent à un marché du travail à deux vitesses et à une insécurité croissante pour les groupes de travailleurs les plus vulnérables.
En outre, la modification des méthodes de production et de l'organisation du travail, l'augmentation de la sous-traitance et de l'externalisation, les mouvements de capitaux et la délocalisation des installations de production, renforcent l'insécurité non seulement parmi les travailleurs atypiques mais aussi parmi les employés permanents des entreprises.
“La mobilité transfrontalière accrue des travailleurs, des entreprises et des services dans une Union européenne en voie d'élargissement soulève de graves questions,” a déclaré John Monks, Secrétaire général de la CES. La CES souligne que des normes de travail équitables et décentes dans toute l'UE sont essentielles pour la bonne gestion d'un marché unique européen du travail en pleine émergence.
La CES déplore les tentatives menées par l'UNICE afin de bloquer la publication du Livre vert et elle incite vivement la Commission à ne pas céder à ces pressions, qui porteraient encore davantage atteinte à l'image de l'UE dans l'opinion.
“Cela serait interprété comme un signe supplémentaire que la Commission se préoccupe davantage des intérêts des entreprises que des intérêts des citoyens et des travailleurs,” a averti John Monks. “Un Livre vert est supposé être le point de départ d'un débat et la CES est prête pour un tel débat.”
- Lettre au Président de la Commission européenne, M. José Manuel Barroso