Le changement climatique et la numérisation sont des défis qui doivent être abordés de manière socialement équitable selon un nouveau rapport de l’UE sur l’avenir de l’industrie.
La Commission européenne publie aujourd’hui « Une vision pour l’industrie européenne à l’horizon 2030 » – rapport final de la table ronde de haut niveau mise en place en décembre 2017 et rassemblant syndicats, employeurs et experts en vue de préparer une stratégie industrielle européenne. Ce rapport très complet met l’industrie européenne sur la voie d’une « économie collaborative innovante, durable, compétitive et centrée sur l’humain [qui] respecte les limites planétaires ».
Il propose un plan d’action qui inclut des investissements massifs au profit de l’innovation dans les technologies numériques et zéro ou bas carbone, un engagement en faveur d’un commerce international équitable et basé sur des règles et de l’inclusivité sociale qui ne laissent en arrière aucun travailleur ni aucune région.
Il propose également d’encourager une culture de « dialogue social » (négociations entre syndicats, employeurs et gouvernements) à tous les niveaux que les syndicats estiment essentiel pour réaliser une transition socialement juste.
Une gouvernance partagée et inclusive de la transformation est évoquée qui met l’accent sur l’éthique dans le développement d’une intelligence artificielle fiable et à visage humain, un format ouvert pour l’internet industriel des objets, des technologies centrées sur l’humain et une approche intégrée de la compétitivité industrielle dans les différentes politiques, y compris les politiques environnementales et climatiques.
Le rapport inscrit l’industrie en tête de l’agenda de la prochaine Commission européenne et plante ainsi le décor pour le nouveau Commissaire qui sera responsable de la politique industrielle.
Lors de la table ronde, la voix des travailleurs était portée par le Secrétaire général d’industriAll Europe, Luc Triangle, et l’ancien Secrétaire général adjoint de la Confédération européenne des syndicats (CES), Peter Scherrer.
Luc Triangle a déclaré : « Ce rapport est le résultat d’un processus de collaboration intensive qui se traduit par nombre de nos propositions sur l’avenir de la politique industrielle reprises dans le document. Les travailleurs de l’industrie ont ainsi pu faire entendre leur voix concernant les profonds changements, tels que la numérisation et les changements climatiques, auxquels l’industrie sera confrontée au cours de la prochaine décennie. Ce n’est que si tous les travailleurs et toutes les régions participent à la transition et perçoivent un avenir pour eux-mêmes et leurs enfants que l’industrie européenne sera en mesure de répondre avec succès aux défis du 21ème siècle. »
Et Peter Scherrer d’ajouter : « Après avoir planché sur une vision européenne pour notre industrie à l’horizon 2030, nous devons maintenant en faire une réalité avec le plein soutien des États membres de l’UE. Il revient désormais aux décideurs politiques nationaux d’agir dans un esprit résolument européen. »
Isabelle Schömann, Secrétaire confédérale de la CES, conclut : « Le rapport insiste sur la nécessité de construire un environnement inclusif pour une transition durable et socialement équitable au sein duquel les travailleurs et leurs représentants auront un rôle actif et important à jouer, singulièrement à travers le dialogue social. »