Bruxelles, 21/04/2005
« Il s'agit d'un premier pas important dans la bonne direction, qui montre que le Parlement européen, en dépit d'un lobbying intensif de la part du gouvernement britannique et des organisations industrielles, est capable d'adopter une position indépendante. Il est clair que ce vote majoritaire sur le rapport Cercas est fondé sur des compromis dont certains vont être difficiles à digérer pour les syndicats européens. Toutefois, nous reconnaissons que ce rapport consacré aux questions clés prend une tout autre direction que ne l'ont fait jusqu'à présent la Commission européenne et une partie notable du Conseil des ministres, essayant ainsi de préserver les principes de base de la directive sur le temps de travail tels qu'ils sont également inscrits dans la Constitution européenne. Les arrêts de la Cour de Justice des Communautés européennes stipulant que le « temps de garde » fait partie du temps de travail sont respectés. On y trouve un fort soutien en faveur de l'introduction de dispositions visant à aider les travailleurs à concilier vie professionnelle et vie privée, et il contient également un message très clair affirmant qu'une clause d'exemption de l'application de la réglementation sur le temps de travail n'est pas une façon moderne de s'orienter vers la flexibilité du marché du travail.
Le gouvernement britannique, en recherchant la préservation de cette possibilité d'exemption ‘afin de préserver la flexibilité de son marché du travail', confond flexibilité et longs horaires de travail et fait fi des bonnes pratiques enregistrées dans de nombreux autres États membres de l'Union européenne, où la limitation et la réduction du temps de travail a été combinée à une flexibilité accrue et à une productivité plus élevée.
Nous appelons tous les groupes politiques du Parlement à améliorer et à soutenir cet ensemble de compromis lors de sa session plénière du mois de mai ».