Le cycle de coordination des politiques économiques européennes – connu sous le nom de « Semestre européen » – s’achemine vers sa conclusion avec la publication prévue aujourd’hui des « Recommandations par pays » annuelles de la Commission européenne.
La Confédération européenne des syndicats (CES) se réjouit de l’accent mis cette année par la Commission sur la lutte contre les inégalités et espère que les recommandations par pays incluront des propositions concrètes à ce sujet.
Ce que la CES attend en particulier du projet de recommandations par pays de la Commission européenne, c’est qu’il :
- Encourage les augmentations salariales pour stimuler la relance économique partout en Europe en :
- aidant à préserver et à augmenter le nombre de travailleurs couverts par les conventions collectives négociées entre employeurs et syndicats. Des recommandations à cet effet sont particulièrement nécessaires en Italie, en Espagne, en Roumanie, en Belgique, en Hongrie, en Croatie, en Lituanie, en Estonie et à Chypre ;
- soutenant une hausse des salaires. Une telle recommandation est surtout nécessaire pour permettre aux salariés de contribuer à la croissance en Espagne, au RoyaumeUni, au Portugal, en Finlande et à Chypre et à stimuler encore davantage la croissance en Allemagne, en Pologne, en Roumanie, aux Pays-Bas, en Belgique, en République tchèque, en Slovaquie et en Slovénie.
- Encourage une augmentation des dépenses publiques d’au moins 0,5%, y compris en Allemagne, en Italie, en Espagne, au Portugal, en République tchèque, en Slovaquie et en Lettonie, ainsi que des mesures pour augmenter l’investissement privé notamment en Italie, en Grèce, au Portugal, en Irlande, en Slovénie et en Lettonie.
- Déconseille les contrats d’emploi précaire partout en Europe afin de stimuler la productivité et de lutter contre les inégalités. Cela implique de diminuer le nombre de contrats temporaires en Allemagne, en Espagne et aux Pays-Bas tout comme le travail à temps partiel assorti de très bas salaires en Allemagne et en France ou encore le faible nombre d’heures de travail et le travail intermittent au Royaume-Uni et en Italie. La question du travail précaire doit également être abordée dans les recommandations pour l’Italie, la Pologne et Chypre.
« La politique économique européenne doit être le moteur de la relance économique et doit donc insister sur la nécessité d’augmenter les salaires et les investissements publics et privés » a déclaré Katja Lehto-Komulainen, Secrétaire générale adjointe de la CES. « La meilleure manière d’obtenir de justes augmentations salariales est la négociation collective. La politique économique de l’UE doit soutenir la négociation collective et encourager l’extension des avantages des conventions collectives à un plus grand nombre de travailleurs. »
« Les bénéfices des entreprises ont augmenté depuis 2009 mais le niveau d’investissement en termes de PIB reste toujours plus bas que ce qu’il était avant la crise et la situation est pire encore s’agissant des investissements publics. »
« Les rapports par pays déjà publiés cette année, et qui précèdent les recommandations, montrent très clairement l’impact négatif du travail temporaire et d’autres types d’emploi précaire sur la productivité. Les recommandations doivent contribuer à stimuler la productivité en promouvant une hausse des salaires et des investissements publics tout en décourageant le travail précaire dans toute l’Europe. »