Stratégie de l'UE pour les compétences – les grandes questions

La Commissaire européenne Marianne Thyssen va dévoiler demain au Parlement européen des propositions concernant une stratégie de l’UE pour les compétences, avec une conférence de presse ultérieure au cours de la semaine.

La Confédération européenne des syndicats (CES) pense qu’une stratégie ambitieuse assortie de mesures concrètes est essentielle: améliorer les qualifications afin de permettre aux personnes à la recherche d’un emploi de trouver du travail, aux travailleurs de garder leur emploi et de trouver de meilleurs emplois, et à l’économie européenne de répondre aux nombreux défis qui l’attendent.

La CES posera un certain nombre de questions concernant la future Stratégie pour les compétences.
La CES vérifiera en particulier si elle propose:

  1. Une garantie ou un droit à la formation? La CES propose une Garantie pour les compétences professionnelles, destinée aux travailleurs peu qualifiés et aux chômeurs, et un droit à la formation pour tous les travailleurs, garantie de préférence par des conventions collectives entre syndicats et employeurs;
  2. Un coup de pouce au congé-éducation payé, destiné à aider les travailleurs à lancer une nouvelle phase de leur carrière (non liée aux besoins actuels en matière d’emplois) comme prévu dans la Convention sur le congé-éducation payé de l’Organisation internationale du Travail des Nations Unies - ratifiée par 13 États membres de l’UE seulement;
  3. Des mesures communautaires spécifiques destinées à inciter les États membres à investir davantage dans l’éducation, la formation et l’apprentissage tout au long de la vie;
  4. Des initiatives destinées à encourager les apprentissages de qualité ;
  5. L’inclusion du temps partiel et des travailleurs temporaires, ainsi que des migrants et des réfugiés, dans la Stratégie pour les compétences;
  6. La participation des représentants syndicaux à la planification future de l’emploi et de la formation, à l’instar de ce qui se fait fréquemment par la co-décision en Allemagne, la négociation des programmes de formation en entreprise en France, et la participation des « représentants syndicaux chargés de la formation » au Royaume-Uni.

Le Secrétaire confédéral de la CES, Thiébaut Weber, a déclaré: “L’Europe a désespérément besoin d’un effort important en vue d’aider les travailleurs à améliorer leurs compétences et à faire face aux défis de la numérisation, de la décarbonisation, et d’une population vieillissante. L’importance accordée à la formation, aux compétences et aux qualifications fait certainement partie de la solution, mais uniquement si elle est soutenue par des investissements dans ce domaine, ainsi que dans l’infrastructure, la R&D, la politique industrielle et les services publics.”

Pour la contribution de la CES à la stratégie pour les compétences de la Commission européenne, voir https://www.etuc.org/fr/documents/etuc-position-new-skills-agenda-improving-training-opportunities-workers-europe#.V1V9yWdf2ic

Pour plus d’informations sur les propositions de la CES concernant les apprentissages de qualité, voir : https://www.etuc.org/fr/presse/contribution-syndicale-pour-des-apprentissages-de-qualit%C3%A9-en-europe#.V1V922df2ic

Pour une liste des pays qui ont ratifié la Convention de l’OIT sur le congé-éducation payé, voir http://www.ilo.org/dyn/normlex/en/f?p=1000:11300:0::NO:11300:P11300_INSTRUMENT_ID:312285  et de ceux qui ne l’ont pas ratifiée http://www.ilo.org/dyn/normlex/en/f?p=NORMLEXPUB:11310:0::NO:11310:P11310_INSTRUMENT_ID:312285:NO