Bruxelles, 28/01/2009
La Présidence tchèque a pris la tête de l'Union européenne dans une période de crise sans précédent à laquelle a rapidement fait suite des licenciements et des restructurations en cascade. Afin de faire face efficacement aux conséquences sociales de cette crise, au risque de précarisation de franges de plus en plus importantes de travailleurs, et à un risque politique de repli national, une délégation syndicale de la CES a fait une série de propositions au premier ministre tchèque lors de leur rencontre à Prague le 28 janvier.
John Monks, Secrétaire général de la CES, a déclaré: « Afin d'éviter un retour au nationalisme et tout protectionnisme, il est indispensable de prendre des mesures qui répondent aux préoccupations de ceux qui sont touchés de plein fouet par la crise ou sont susceptibles de l'être, et ce, sans perdre de temps. La CES propose un New Social Deal qui favorise véritablement l'inclusion sociale et maintienne le pouvoir d'achat. L'objectif de ce New Social Deal serait d'agir sur l’emploi, d'aider les gens dans la précarité et de mettre tout en œuvre pour que le marché de l’emploi ne se précarise pas davantage. Les partenaires sociaux doivent y être associés. Ce New Social Deal devra être en cohérence avec un Green Deal (un Deal vert) qui investira dans la recherche afin d'assurer un développement durable. Rappelons-nous également que les élections européennes auront lieu sous Présidence tchèque avec à la clé un renouvellement des pouvoirs législatif mais aussi exécutif de l'Union européenne. Sous peine d'assister à une montée de l'euro-scepticisme et un absentéisme électoral important, il est important de faire pression pour la promotion d'un projet européen fort avec une orientation sociale claire. La réponse à la crise doit aussi être européenne. Le marché du travail s'européanise et des mesures sociales adaptées doivent exister ou être renforcées si l'on ne veut pas voir se creuser des déséquilibres et des inégalités. Le risque est à la fois social et politique ».
La CES propose notamment d'ajouter un protocole de progrès social en annexe des traités de l’Union européenne afin de réaffirmer la primauté des droits fondamentaux sur les règles du marché unique et d'initier une refonte de la Directive sur le détachement des travailleurs.
La CES attend de la Présidence tchèque qu'elle prenne des initiatives claires au regard de ces propositions.
Plus d'information
Le Mémorandum syndical à la Présidence tchèque de l'Union européenne peut être accédé et téléchargé à l'adresse suivante: www.etuc.org/a/5772.