Syndicats et employeurs européens signeront demain un programme de travail comprenant notamment la négociation d’un accord juridiquement contraignant sur le « Télétravail et le droit à la déconnexion ».
La CES, BusinessEurope, SGI Europe et SMEunited signeront ce programme de travail en présence du Vice-président exécutif de la Commission européenne Valdis Dombrovskis lors d’une cérémonie qui aura lieu ce jeudi 28 juin à 15h30 au 5 Boulevard du Roi Albert II à 1210 Bruxelles.
Le Programme de travail 2022-2024 inclut des actions communes dans 6 domaines :
- Télétravail et droit à la déconnexion
Révision et mise à jour de l’accord autonome de 2002 sur le télétravail à présenter à l’adoption en tant qu’accord juridiquement contraignant à mettre en œuvre via une directive.Il s’agit d’un signal important de l’engagement des partenaires sociaux comme acteurs clés pour modeler le fonctionnement des marchés du travail futurs et de la première fois depuis 2010 qu’un tel accord sera implémenté sous forme de directive.
- Transition verte
Un cadre d’actions pour assurer qu’une transition juste, s’accompagnant d’un financement et d’investissements publics appropriés, contribuera à la création d’emplois de qualité et aidera les entreprises et les travailleurs à s’adapter au changement.
- Emploi des jeunes
Un séminaire et une déclaration communs pour faire suite au cadre d’actions pour l’emploi des jeunes et passer en revue les bonnes pratiques, les défis et les outils pour faciliter l’emploi des jeunes.
- Confidentialité et surveillance liées au travail
Séminaire et lignes directrices communs relatifs aux technologies de contrôle et de surveillance du lieu de travail afin d’échanger sur les tendances actuelles et leur pertinence pour les partenaires sociaux et la négociation collective à tous les niveaux adéquats partout en Europe.
- Amélioration de l’adéquation des compétences en Europe
Un séminaire suivi d’un projet de recherche commun sur l’accès effectif à la formation, l’implication des partenaires sociaux en matière de veille stratégique sur les besoins en compétences et sur la question de l’inadéquation et de la pénurie de compétences.
- Renforcement des capacités
Projet commun pour évaluer l’efficacité des projets de renforcement des capacités et identifier les obstacles à la mise en œuvre des accords-cadres autonomes des partenaires sociaux existants.
Réagissant au programme de travail, le Secrétaire général de la CES Luca Visentini a déclaré : « Les accords entre syndicats et employeurs constituent le fondement d’une société décente. Le présent accord est ambitieux quant à ses objectifs et concerne plusieurs grands défis auxquels travailleurs et employeurs sont confrontés aujourd’hui. »
Markus J. Beyrer, Directeur général de BusinessEurope, prolonge : « Le dialogue social a un rôle fondamental à jouer pour rendre les marchés du travail plus productifs, compétitifs et résilients. Ce programme de travail illustre un effort et un engagement partagés en ces temps de rapides changements du marché du travail. »
La Secrétaire générale de SGI Europe Valeria Ronzitti commente à son tour : « En temps de crise plus que jamais, le dialogue social doit aboutir à des résultats concrets pour soutenir les entreprises et les travailleurs. C’est ce que vise le programme de travail 2022-2024, en ce compris par négociations pour assurer une transition numérique et verte juste et durable dans l’ensemble de l’UE tenant compte des besoins des employeurs et des travailleurs sur le terrain. »
Véronique Willems, la Secrétaire générale de SMEunited ajoute : « Un bon dialogue social est le meilleur moyen d’aborder le marché du travail et les défis sociaux. Les PME et leur personnel comptent sur les partenaires sociaux pour définir le cadre approprié pour travailler et mener leurs affaires dans un environnement propice. C’est là notre objectif commun à travers ce programme de travail bien ciblé. »
La Secrétaire générale adjointe de la CES Esther Lynch conclut : « Accepter de négocier une directive européenne sur le télétravail et le droit à la déconnexion est une bonne nouvelle aussi bien pour les employeurs que pour les travailleurs. Cela démontre qu’il y a une volonté de résoudre même les questions les plus difficiles par des négociations constructives. »