Sommet social tripartite: la CES accentue la pression en faveur d'emplois décents et de salaires adéquats

Bruxelles, 08/03/2007

Le Sommet social tripartite a lieu chaque année avant le Conseil européen de printemps sur la croissance et l'emploi. Les thèmes à l'ordre du jour de la réunion entre les partenaires sociaux, la Commission européenne, la présidence allemande de l'UE, le Portugal et la Slovénie (futures présidences) sont la flexicurité, la connaissance et l'innovation, une meilleure réglementation ainsi que l'énergie et le changement climatique.

La première des priorités de la CES est la nécessité d'aboutir à une définition socialement acceptable de la flexicurité qui donne autant de poids au développement social et humain qu'aux besoins des entreprises. La CES demande:

1. De mettre un terme à l'augmentation des emplois précaires, qui portent atteinte au marché de l'emploi mais aussi au marché du travail et à l'économie. Ils minent les conditions de travail, la santé et la sécurité, génèrent des salaires de misère et portent atteinte à la cohésion sociale. Les Etats membres doivent s'engager à créer des emplois sûrs et de bonne qualité.

2. Une meilleure organisation du travail, afin de créer des environnements de travail flexibles et participatifs, permettant d'établir un équilibre entre vie professionnelle et vie de famille et offrant des possibilités de formation tout au long de la vie destinées à stimuler les compétences des travailleurs.

3. Aucune réduction de la législation sur la protection de l'emploi, qui, loin d'être un obstacle à un marché de l'emploi dynamique, peut favoriser les investissements dans le capital humain et l'innovation.

4. Des systèmes de sécurité sociale améliorés, offrant une plus grande sécurité aux 14 millions de travailleurs européens qui changent d'emploi chaque année.

5. Le dialogue social et les négociations collectives, afin de donner aux travailleurs une influence importante dans le cadre de la réforme du marché de l'emploi. Pour bien définir la flexicurité, il est essentiel de pouvoir compter sur la pleine participation des partenaires sociaux.

Par contre, le Rapport conjoint sur l'emploi de l'UE adopté récemment estime que les facilités permettant de combiner vie professionnelle et vie de famille sont inadéquates et que la participation des adultes à la formation tout au long de la vie a stagné ou diminué dans 20 Etats membres. “Il est temps pour les gouvernements de commencer à prendre ces questions au sérieux,” a déclaré John Monks. “La future communication de la Commission sur la flexicurité devrait fixer des normes afin de garantir la qualité du travail et la carrière professionnelle, en dotant les travailleurs des compétences dont ils ont besoin pour faire face aux restructurations industrielles.”

La CES rejette l'idée selon laquelle la réforme du marché de l'emploi équivaut à une réduction de la législation sociale et à un affaiblissement de la protection des travailleurs. Elle réclame une plus grande participation des partenaires sociaux (employeurs et syndicats) à tous les niveaux - en particulier national - dans la mise en oeuvre de la stratégie de Lisbonne de l'UE pour la croissance et l'emploi.

En ce qui concerne l'énergie et le changement climatique, la CES incitera les dirigeants de l'UE à adopter des politiques destinées à protéger les emplois et à garantir l'accès universel à l'approvisionnement énergétique grâce à la responsabilité publique dans le secteur, et à cibler les principales réductions en matière d'émissions de gaz à effet de serre.