Un étude de la CES sur les récentes conventions collectives ne révèle aucune menace pour la stabilité des prix mais un risque de baisse de la croissance et de la relance.

Bruxelles, 09/06/2006

John Monks, Secrétaire général de la CES, affirme: “Nous reconnaissons que la BCE doit combattre l'inflation si elle constitue un réel danger. Mais nous ne pouvons accepter que l'objectif de stabilité des prix soit confondu avec une politique de maintien des salaires à tout moment et à tout prix.”

La BCE souligne que l'augmentation par les gouvernements des taxes à la valeur ajoutée en 2007 et les demandes d'augmentation de salaires, supérieures aux prévisions, présentent des risques croissants pour la stabilité des prix. Or, l'étude de la CES aboutit à une conclusion totalement différente:

- Bien que l'on constate une certaine inversion des sombres tendances en matière de croissance des salaires (par exemple, l'accord de 3% de IG-Metall), dans un grand nombre d'autres pays et de secteurs, les accords salariaux restent excessivement modestes. Selon l'étude de la CES, l'ensemble de ces accords salariaux différents révèle que l'accélération de la croissance moyenne des salaires de la zone euro est à peine perceptible. La croissance des salaires passerait de 2,3% en 2005 à 2,5% en 2006, ce qui est sensiblement inférieur à l'indice de référence de l'évolution inflationniste des salaires qui est d'environ 3,5% (objectif de 2% en matière d'inflation plus 1.5% d'augmentation de productivité).
- La BCE se concentre entièrement sur l'augmentation des taxes à la valeur ajoutée entraînant une baisse temporaire de l'inflation en 2007. En même temps, elle néglige le fait que l'augmentation des taux de TVA réduira également la demande et l'activité économique, ce qui fera en réalité reculer l'inflation en contraignant les syndicats à accepter une augmentation salariale faible qui contribue à la désinflation.
- Au-delà de 2007, et à condition que la BCE permette la poursuite de la relance, la croissance des salaires va certainement s'accélérer. Mais compte tenu du fait que la croissance des salaires est trop faible pour soutenir une vaste relance et loin d'être inflationniste, elle doit être accueillie avec satisfaction et non être crainte.
- En résumé, au cours des deux à trois années à venir, il est fort peu probable que l'évolution des salaires présente une courbe inflationniste et la BCE a tort de se concentrer sur cet aspect.


Etude de la CES sur les "Tendances et résultats des négociations collectives à la mi-2006"(Uniquement en anglais)